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L’entrepreneuriat féminin pour améliorer l’équilibre travail-famille

Nancy Richard d'accompagnement Cybèle

par Stéphane Bélanger

L’expérience qui a fait émerger son leadership insoupçonné

L’aventure entrepreneuriale de Nancy débute dès son adolescence, lors d’une expérience qui lui a permis d’expérimenter ses qualités de leader. Du haut de ses 17 ans, elle exerce son leadership alors qu’elle a la charge d’un groupe de plus de soixante personnes. C’était durant son expérience dans les cadets de l’Aviation royale du Canada, au titre d’adjudant première classe – cadet-commandant. Pendant 6 ans, elle découvre et exploite son potentiel avec la gestion d’équipe. C’est cette opportunité qui lui a insufflé l’envie de devenir entrepreneure et de vouloir veiller au bien des membres d’une équipe. Dire que Nancy s’était toujours considérée comme étant une grande timide.

Un parcours atypique pour élargir ses compétences

Elle obtient un baccalauréat en éducation, termine une certification en littérature, puis un doctorat en naturopathie. Et pourtant, c’est cette jolie collection de certifications qui lui permet de créer et de lancer son projet d’affaires si distinctif.

Lors de ses études en enseignement, elle a la conviction qu’elle n’enseignera pas toute sa vie dans un établissement public. Elle a la conviction que l’éducation est sa voie de salut pour un meilleur avenir. Elle n’est peut-être pas issue d’une famille d’entrepreneurs ; en revanche, elle sait clairement qu’elle dirigera sa propre école un jour. Elle ne sait simplement pas quand, ni dans quel domaine.

Elle décroche ensuite un emploi dans le milieu scolaire. Elle m’avoue avoir vite été désenchanté des conditions d’emploi précaires et intenses en tant que prof dans le primaire. Comme enseignante, elle doit jongler avec des parents trop exigeants, des enfants plutôt turbulents (vente de drogues, bombes puantes, etc. pour des enfants de neuf ans seulement) et d’autres situations particulières.

Puis, durant son premier congé de maternité, elle entame des études pour réorienter sa carrière et enfin vivre de sa passion, et non juste « survivre ». Elle suit donc un ASP en démarrage d’entreprise, puis l’enseigne également à quatre cohortes.

C’est lorsqu’elle a sa première fille qu’elle découvre le vaste univers de la périnatalité et de la santé holistique. Cette expérience transforme sa vie ! Elle devient d’abord une doula(1)  (accompagnante pour future mère).

Cet aspect de reconversion durant un congé de maternité a été déterminant pour établir la mission première de sa future entreprise. Elle vise que chaque femme qui le désire puisse vivre de sa passion tout en jonglant avec plus d’aisance avec les obligations familiales, professionnelles et autres.

Elle puise sa motivation pour l’entrepreneuriat dans sa valeur altruisme

Nancy commence son parcours d’entrepreneur en se lançant à son compte (il y a déjà treize ans). D’abord, par pur plaisir d’aider les femmes via un service d’accompagnement lié à la naissance. Pour elle, l’entrepreneuriat est une opportunité immense de partager ses connaissances, de gérer son temps à sa convenance et d’utiliser sa plume et ses idées pour transmettre sa passion à autrui.

Ensuite, l’idée d’ouvrir une école est revenue tout naturellement à elle comme une évidence. Aujourd’hui, la voilà à la tête d’une école internationale avec plus de 1000 étudiants de 23 pays différents, entourée d’une équipe d’une trentaine de personnes demeurant dans cinq pays différents.

L’importance du soutien familial en affaire

Son mari se dit le plus grand bénévole de l’entreprise puisqu’il s’implique depuis les débuts. Afin d’assurer le lancement de l’école de Nancy, ils s’entendent sur une stratégie basée sur un état d’esprit de famille : durant les premières années d’opérations, le budget des dépenses familiales et personnelles dépend d’un seul salaire, celui de son conjoint.

Tout ce que Nancy génère comme revenus peut être réinvesti ou considéré comme un bonus. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’elle ne recevrait aucun salaire durant les quatre premières années, puisqu’elle payait tous ses frais fixes et son équipe en priorité.

Malgré cela, elle n’a jamais senti la pression de la part de son mari de devoir contribuer avec un salaire puisqu’il croyait en elle. Il sait que c’était sa passion, qu’elle sait ce qu’elle fait et qu’elle s’implique à 100 % dans son entreprise. Les graines étaient semées et nourries. Il ne restait plus qu’à les voir fleurir…

Des sacrifices transformés en un investissement rentable

Nancy sait que pour arriver où elle veut se rendre, cela demande beaucoup de persévérance et de sacrifices.

Ça a été quatre années de sacrifices et de vie plus simple. On a vécu en se procurant du matériel et des équipements usagés par exemple.

Après plus de cinq ans d’existence de l’école, cette décision familiale est rentable dans tous les sens. Non seulement pour l’entreprise et pour Nancy, mais aussi pour le couple, puisque maintenant, elle génère plus de revenus que son conjoint. Lorsqu’ils sont arrivés à ce constat, leur réaction a été surprenante :

Wow ! Maintenant qu’on a deux salaires, qu’est-ce qu’on fait ?

Bref, elle me confie que lorsque l’on est capable de conjuguer amour et business, les résultats sont impressionnants.

L’entraide permet de plus belles réalisations collectives. Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin !!!

 

 

Deux entreprises, une seule philosophie, ou plus qu’une école, c’est un espace de bien-être

On dit que l’École internationale d’accompagnement Cybèle est l’université du bien-être. L’entreprise sœur de l’école, le Cybèle Espace Bien-Être, met également cet aspect au cœur de leurs services. Nancy mise sur les trois valeurs suivantes pour maintenir et assurer sa réussite : la bienveillance, la cohérence et la polyvalence.

  • La cohérence dans le sens d’inspirer les autres par l’exemple. Plus spécifiquement, elle possède autant de connaissances dans l’aspect business que dans le volet pédagogique et les disciplines enseignées.
  • Sa bienveillance se démontre en ayant à cœur de faire briller les autres à leur tour. Que ce soient des collaborateurs ou des gradués.
  • La 3e valeur réside dans la polyvalence de leurs techniques d’enseignement.

Ces trois valeurs font d’elle une personne dont les « babines suivent les bottines » comme elle dit si bien.

Comme exemple de cohérence, au lieu de vouloir finaliser toute sa todolist en une journée, elle adopte la philosophie de mettre son bien-être en avant plan. Cela lui enlève la pression de vouloir tout régler rapidement, voire d’être submergée par le nombre de tâches à effectuer.

Utiliser les erreurs comme levier d’apprentissage

J’ai tellement mais tellement appris de mes erreurs !!!

Nancy n’hésite pas à tester diverses stratégies jusqu’à ce qu’elle découvre celles qui fonctionnent réellement pour elle, pour l’élaboration de ses programmes pédagogiques et de son matériel didactique.

Elle me confie qu’elle a beaucoup appris des diverses collaborations qui ont mal tourné. Durant ses débuts en affaires, sa plus grande force était sa plus grande faiblesse : l’altruisme. Elle laisse un peu trop de côté son instinct pour laisser une trop grande place à sa gentillesse et sa générosité. Cette attitude attire des gens qui veulent profiter de son ouverture à l’époque, ce qui a affecté son énergie et même son estime personnelle. Elle a appris à la dure de ne pas utiliser sa générosité à son détriment.

Elle décide de transformer cette expérience en un excellent apprentissage. En 2021, elle décide de convertir sa faiblesse en force. Elle s’aligne solidement sur sa mission et s’appuie à nouveau sur son instinct de leader. En d’autres mots, elle garde une certaine fermeté sur la vision et la mission de l’entreprise, ce qui a pour effet d’attirer des gens qui valorisent celle-ci et la respecte. Sa mission, c’est d’être une inspiration à favoriser le bien-être par le partage de connaissances. Sa vision dans cinq ans : devenir la référence techno pédagogique internationale dans le domaine de l’accompagnement humain holistique.

Ma bienveillance attire des gens qui vont vibrer avec cet état d’esprit-là.

La plus grande leçon tirée de ses défis, c’est de croire davantage en elle et en ses capacités. Maintenant, au lieu de demander un conseil, elle opte plutôt pour la validation de ses décisions.

On possède toutes les ressources nécessaires au fond de nous-mêmes pour avancer.

Elle a su s’entourer d’une grande équipe en qui elle a pleinement confiance et sur qui elle peut compter aujourd’hui. Par exemple, lorsque survient une contrainte dans la vie de maman de ses collaboratrices (et il en arrive souvent, avec 30 mères de famille dans son équipe😉), elle sait que la tâche sera réalisée à un autre moment.

Trois choses que Nancy aurait voulu faire autrement
  • Apprendre à déléguer plus rapidement durant son parcours entrepreneurial ;
  • Démarrer plus vite le processus de traduction de ses cours ;
  • Louer un plus petit local (depuis la pandémie, ses activités sont exclusivement en ligne et elle est coincée avec un immense local à payer de 2700 pieds carrés, …).

Lorsque l’expansion de l’entreprise rime avec projet familial

Maintenant que la vision globale et la philosophie de l’entreprise sont bien installées, c’est un bon momentum pour prendre de l’expansion. Au début de l’entreprise, il était convenu que Nancy assurait seule l’entière autonomie décisionnelle malgré l’implication de son mari.

Toutefois, en septembre 2021, son mari étant intéressé à s’impliquer davantage, ils décident de transformer cette entreprise individuelle en un grand projet familial. Elle trouve cela magnifique puisque cela permet d’avoir un projet unificateur qu’ils vont continuer de faire croître ensemble ! Travailler en équipe avec son co-actionnaire, en l’occurrence son mari, favorise définitivement sa réussite, me dit-elle.

 

Vivre une croissance d’entreprise sans déstabiliser l’équilibre

J’aime particulièrement la vision des affaires qu’elle a à propos de la croissance d’une entreprise : viser une croissance en hauteur plutôt qu’en largeur. Elle m’explique.

La plupart des entreprises tentent d’augmenter leurs chiffres d’affaires en développant de nouveaux produits et services par exemple. C’est ce qu’elle appelle « une croissance en largeur ». L’inconvénient, c’est que cette formule amène constamment la déstabilisation de l’équipe et apporte son lot de stress, puisque l’on est toujours confronté à l’inconnu concernant la demande du marché, les revenus potentiels, le type de clients, etc.

Tandis qu’un processus de croissance axé sur un développement « en hauteur » permet une expansion avec un certain équilibre, en s’appuyant sur une expertise déjà maîtrisée, en offrant de nouvelles formations pour leur clientèle existante, ou encore, en traduisant une formation existante dans une autre langue.

L’arbre se développe surtout en hauteur et parfois en largeur pour conserver sa force et son équilibre.

Elle priorise également l’implication des membres de l’équipe en interne, donc chacun peut apporter sa contribution et briller, comme elle le dit si bien. Nancy est heureuse de compter sur ses 3 directrices qui font de Cybèle une vraie sororité : Céline Baes, Delphine Pirlet et Mauranne Monette.

Crédits photos : Geneviève Paquette-M

Crédits design de l’image de couverture : Mélissa Lachance, Designer graphique Senior

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